Protocole d'accord entre Grandes Surfaces et PME Agroalimentaires au Sénégal

Les relations entre les grandes surfaces et les PME agroalimentaires jouent un rôle clé dans la croissance économique et la souveraineté alimentaire du Sénégal. Ce partenariat permet aux PME d’accroître leur visibilité et leur part de marché, tout en répondant à la demande des consommateurs pour des produits locaux. Toutefois, plusieurs obstacles freinent ces collaborations équilibrées : conditions rigides imposées par les grandes surfaces, difficultés financières, et déséquilibres dans les termes des contrats commerciaux.

Porté par un collectif de PME-PMI agroalimentaires, ce protocole a pour objectif de réguler les accords commerciaux pour établir des relations plus justes et durables entre les PME-PMI et les grandes surfaces, avec le soutien de l’Agence de Régulation des Marchés (ARM).
Les PME agroalimentaires font face à plusieurs défis :
– Remises de Fin d’Année (RFA) et royalties élevées, affectant leur rentabilité.
– Droits d’entrée pour l’accès à de nouveaux magasins.
– Frais d’entreposage et de marketing lourds.
– Délais de paiement excessifs, perturbant leur trésorerie.
– Contraintes logistiques liées aux livraisons et au stockage.
– Faible visibilité des produits locaux dans les rayons.
– Conditions de stockage inadéquates entraînant des pertes. Propositions du collectif de PME agroalimentaires

Ainsi ce protocole a permis d’aboutir:
– A la réduction des RFA et royalties : limiter ces frais à 0-3 % et supprimer la TVA sur les RFA.
– A la révision des droits d’entrée et frais marketing : plafonner les frais d’entreposage à 1 %, supprimer les frais d’ouverture et les obstacles au référencement des produits.
– Au respect des délais de paiement pour améliorer la trésorerie des PME.
– A l’Optimisation de la logistique : mieux organiser les achats et réviser les délais des bons de commande.
– Au renforcement de la présence des produits locaux dans les rayons et prévention des ruptures de stock.
A l’amélioration des conditions de stockage pour protéger la qualité des produits locaux.
En somme, ce cadre de concertation vise à promouvoir des relations commerciales équilibrées, renforçant ainsi la compétitivité des PME-PMI locales et contribuant à la souveraineté alimentaire du Sénégal.

Projet d’Appui au Renforcement des Capacités de Commercialisation et de Stockage au Sénégal

Malgré les efforts considérables que mène l’Agence de Régulation des Marchés au profit des producteurs et de la production nationale à travers la régulation du marché le développement de plateformes de commercialisation et la promotion des chambres froides pour le stockage et la conservation des produits horticoles, la commercialisation dans le secteur horticole reste, toutefois,
confronté à diverses contraintes, parmi lesquelles : (i) l’inexistence de chaines de valeurs assez structurées dans les filières horticoles ; (ii) les difficultés d’accès au marché ; et (iii) les insuffisances de la planification de la production, (iv) le manque d’infrastructures de conditionnement et de stockage, entre autres.
Ces contraintes affectent la filière horticole de manière désastreuse avec des conséquences néfastes sur les acteurs de ladite filière, notamment les producteurs qui déplorent un manque à gagner énorme du fait de l’absence d’infrastructures de conservation. Entre autres conséquences, on peut noter :
• L’arrivée des productions des différentes spéculations sur le marché, à la même période, dans un contexte marqué par le manque d’infrastructures de conditionnement et de stockage. Cette arrivée massive de produits sur le marché rend quasi-impossible l’étalement de la commercialisation dans le temps en absence d’infrastructures de conservation et, à cet effet, les producteurs subissent à leur défaveur la loi de l’offre et de la demande sur le marché ;
• La perte de revenus des producteurs liée, d’une part, à la dégradation d’une partie de la production qui n’a pas pu être écoulée à temps et, d’autre part, à l’obligation de brader leurs produits à des prix non rémunérateurs pour éviter les pertes post-récoltes ;
• L’impossibilité de satisfaire la demande nationale du fait des pertes post-récoltes, entraînant le recours aux produits d’importation pour combler le gap de la production nationale et, par conséquent, un déficit de la balance commerciale.
C’est dans l’optique de lever toutes ces contraintes qu’il faut comprendre les objectifs assignés au Projet d’Appui au Renforcement des Capacités de Commercialisation et de Stockage au Sénégal (PARCS)

L’objectif global du PARCS est de contribuer à l’amélioration de la souveraineté alimentaire au Sénégal. Il s’agira de renforcer les capacités de stockage et de commercialisation des producteurs des différentes filières horticoles pour leur permettre d’accroitre leurs revenus, mais aussi de réduire les importations de produits horticoles. A travers cet objectif, le PARCS contribue à renforcer les capacités des acteurs des filières ciblées, notamment dans la production et la commercialisation, ce qui devrait se traduire par une augmentation de leurs revenus, mais aussi une amélioration de la balance commerciale du fait de la réduction des importations pour le Sénégal. De même, les partenaires privés impliqués dans les investissements relatifs aux infrastructures de stockage et de commercialisation verront leur profit augmenter dans le temps.