RIZ

Le riz est la céréale la plus consommée au Sénégal, bien avant le mil et le maïs avec une consommation moyenne annuelle par tête estimée à 78,1 kg au niveau national (Niang et al., 2017). Sa consommation augmente ces dernières années en raison de la croissance démographique, de l’accroissement des revenus, de l’urbanisation et de la part grandissante du riz dans le régime alimentaire de la population (Colen, 2013). La majorité des sénégalais consomme le riz brisé ordinaire qui est le principal ingrédient du plat national «ceebu jen» et qui coûte moins cher par rapport aux autres variétés. Néanmoins, la production nationale demeure encore insuffisante pour satisfaire la consommation et l’essentiel du riz doit être ainsi importé, en provenance principalement de la Thaïlande et plus récemment de l’Inde. En 2018, le Sénégal a importé 997 mille tonnes du riz brisé (ANSD, 2018).

Par ailleurs, les défis qui persistent au niveau de la transformation ne permettent pas à la filière de se conformer aux goûts des consommateurs urbains. Même si la transformation industrielle a connu des améliorations notables au niveau technologique, ce qui a sensiblement amélioré la qualité du riz blanc (Hathie et Ndiaye, 2015), les capacités de transformation des rizeries modernes continuent à être sous-utilisées du fait de la faible production du riz paddy et de la concurrence des décortiqueuses artisanales (Jeune Afrique, 2017). Or, les petites rizeries informelles qui transforment une grande partie de la production n’ont pas la capacité de procéder au tri mécanique pour enlever les impuretés. Cette faible qualité du riz issu de la transformation artisanale ne répond pas aux exigences des consommateurs urbains qui sont prêts à payer plus cher pour le riz importé de meilleure qualité (Colen, 2013).

 

Du fait de l’importance du riz pour la sécurité alimentaire et la stabilité politique du pays, l’État intervient fortement sur ce marché, tant du côté de la demande que du côté de l’offre (voir tableau 1). Plusieurs mesures sont ainsi introduites au lendemain de la crise alimentaire de 2007/2008 pour protéger les consommateurs contre la flambée des prix. C’est notamment la suspension temporaire des droits de douane sur les importations, le plafonnement du prix pour certaines variétés de riz brisé importé et l’introduction d’une subvention à la consommation à hauteur de 12 pour cent (soit 40 FCFA/kg). En parallèle, l’État lance la Grande offensive agricole pour la nourriture et l’abondance (GOANA) avec comme objectif d’accroître la production rizicole et d’assurer l’autosuffisance alimentaire du pays, celui-ci à travers des investissements massifs dans l’aménagement et la restauration des périmètres irrigués et des subventions aux intrants de production. Les mêmes efforts sont poursuivis avec la mise en œuvre du PRACAS qui vise l’autosuffisance en riz à l’horizon 2017.