FONIO
Le fonio (Digitaria Exilis), une céréale traditionnelle qui fait partie des plus anciennes d’Afrique occidentale participe au régime alimentaire de plusieurs millions de personnes et constitue une source nutritionnelle stratégique. La culture du Fonio est traditionnellement une activité de type culturel exercée par les exploitations familiales et individuelles des minorités ethniques conservatrices des valeurs et traditions telles que les Bedik, Bassaris, Jallonkés, Coniadji et Mandingues (CICODEV, 2019). Elle se fait sur des sols peu fertiles avec des techniques rudimentaires, ne nécessite aucun intrant chimique et peut s’adapter au changement climatique, puisqu’il résiste aussi bien à la sécheresse qu’à une forte pluviométrie (Fall et Lo, 2009). Méconnu et longtemps marginalisé, il connait depuis un certain temps un regain d’intérêt grâce à son apport nutritif, ses vertus médicinales de lutte contre le diabète et d’autres maladies cardiovasculaires et l’amélioration des techniques de transformation (Barnaut et Billot, 2011). Reconnu comme la céréale de soudure par excellence, le fonio est vu comme une solution de lutte contre l’insécurité alimentaire (Fall et Lo, 2009).
La production de fonio était estimée à 6 678 tonnes soit 0,2% des volumes de productions céréalières (DAPSA, 2022), très loin derrière les autres céréales malgré une augmentation de 70% de la production sur les 5 dernières années. La difficulté à séparer le sable des minuscules grains qui composent cette céréale est un obstacle important à l’utilisation du fonio (Konkobo-Yaméogo et al., 2004). Les formes de consommation de fonio les plus récurrentes sont le couscous au lait, la bouillie, les beignets ou la semoule avec une sauce mafé (USAID, 2010).
