CAJOU (ANACARDE)

Le secteur de la noix de cajou (Anacarde) est très important pour l’économie sénégalaise, en particulier en Casamance, mais il est confronté à des défis majeurs, principalement celui de la transformation locale.

Production et Marché
  • Volume : Le Sénégal est un producteur d’anacarde, avec une production annuelle estimée de 160 000 tonnes en 2023, contre 87 000 tonnes en 2022, grâce notamment à l’essor de la filière en Casamance qui représente plus de 95 % de la production nationale (ANSD, 2024).
  • Exportation de noix brutes : Historiquement, la grande majorité des noix (souvent plus de 95%) est exportée sous forme de noix brutes, principalement vers l’Inde et le Vietnam.
    Exemple : Les exportations d’anacarde sont ainsi passées de 31 871 tonnes en 2018 à 148 443 tonnes en 2023 (ANSD, 2024).
  •  Manque à gagner : Cette faible transformation locale représente un manque à gagner considérable pour l’économie nationale, car la valeur de la noix de cajou augmente considérablement une fois transformée en amande.
Le Défi de la Transformation
  •  Faible Taux : Moins de 5 % de la production annuelle est transformée sur place, bien que l’objectif stratégique soit d’atteindre un taux de transformation bien plus élevé (par exemple, 50%).
  •  Unités de Transformation : Des unités de transformation ont été mises en place comme la Société d’Exploitation des Produits du Terroir (SEPT), basée à Sokone dans la région de Fatick, avec pour objectif de valoriser la production locale et de créer des emplois.
  •  Obstacles : Les transformateurs locaux rencontrent des difficultés :
    – Accès au financement et au crédit à temps pour l’achat de la matière première.
    – Coût élevé de l’électricité et des charges de production.
    – Concurrence avec les exportateurs de noix brutes.
    – Absence de mécanismes de régulation clairs pour garantir l’approvisionnement local.
Initiatives et Soutien
  •  Soutien de l’État : L’État prend des mesures pour encourager la filière, notamment via :
    – La mise en place d’un Plan Stratégique et d’un comité technique.
    – La discussion sur l’instauration d’un prix plancher (comme cela se fait pour l’arachide) pour protéger les producteurs contre la fluctuation des marchés.
    – Des programmes d’appui à la compétitivité (comme le PACAS) pour accompagner les acteurs et fournir des outils/équipements.
  • Valorisation et Emancipation : L’objectif est également de faire de la filière cajou un levier d’autonomie paysanne, en valorisant le savoir-faire local et en assurant l’émancipation des communautés de producteurs.
  •  Produits dérivés : Outre l’amande, il y a un potentiel à développer des produits dérivés à haute valeur ajoutée à partir de la pomme de cajou (confitures, boissons, etc.), qui est souvent gaspillée.

La filière cajou au Sénégal est un secteur prometteur avec une production significative, mais dont la pleine valeur économique n’est pas encore exploitée en raison du manque de transformation industrielle locale. Les efforts se concentrent actuellement sur la structuration, le financement, et la régulation pour inverser la tendance et positionner le Sénégal comme un exportateur de produits d’anacarde valorisés.