TOMATE

La tomate est une culture maraîchère majeure au Sénégal, se classant comme le troisième légume le plus cultivé après l’oignon et la pomme de terre. Elle joue un double rôle essentiel, à la fois dans l’alimentation locale et pour l’industrie de transformation, où elle est principalement consommée sous forme de double ou triple concentré. Dans le cadre de sa politique de souveraineté alimentaire, le gouvernement cible d’ailleurs l’autosuffisance en tomate industrielle. Cependant, malgré son importance, la filière fait face à des enjeux majeurs.

Production et Importation
  •  Production locale : La production locale de tomate industrielle au Sénégal est concentrée principalement dans la vallée du fleuve Sénégal, qui est le bassin de production majeur du pays. Des efforts sont déployés pour augmenter les rendements et améliorer la qualité (par exemple, utilisation de variétés spécifiques et adoption de techniques innovantes comme le POLYTER pour optimiser la rétention d’eau et la qualité des fruits). Selon les données de l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD), la production de tomate industrielle s’est établie en moyenne à 77 650 tonnes par an entre 2019 et 2023.
  •  Contraintes écologiques : L’agriculture au Sénégal est confrontée à des défis comme la salinité, l’acidification des sols, l’érosion éolienne et la semi aridité.
  • Accompagnement : Des initiatives, notamment des coopérations internationales (comme avec la Chine à Sangalkam) ou des structures nationales, visent à former les agriculteurs aux techniques de culture (sélection des graines, fertilisation, gestion des pépinières, irrigation) pour maximiser le potentiel des sols.

Importation : Le Sénégal importe annuellement environ 15 000 tonnes de tomates sous forme de triple concentré, soit l’équivalent de 80 000 tonnes de tomates fraîches, pour un coût total de 12 milliards de FCFA. L’ambition affichée par les autorités est de réduire la dépendance aux importations de concentré de tomates à travers le développement de l’industrie locale.

Industrie et Transformation
  •  Tomate industrielle : Il existe une distinction entre la tomate de marché (consommation fraîche) et la tomate industrielle (pour la transformation en concentré). La tomate industrielle est souvent cultivée avec des variétés à croissance déterminée.
  • Usines de transformation : La présence d’usines de transformation (comme la SOCAS, l’AGROLINE et la TAKAMOULE FOOD) est un signe de l’effort pour industrialiser la filière et valoriser la production locale, créant ainsi des emplois directs et indirects. Ces initiatives participent à la dynamique d’autosuffisance ou de réduction des importations de concentré de tomate.
Enjeux et Perspectives
  •  Rendement et techniques : Les conseils d’experts portent sur l’amélioration des techniques de culture (labour, fumure de fond, densité de plantation optimale, irrigation régulière surtout en floraison/fructification) pour atteindre des rendements élevés (par exemple, 40 à 60 tonnes par hectare).
  •  Qualité et conservation : La qualité de la tomate, sa résistance aux maladies et sa durée de conservation sont des préoccupations essentielles pour les agriculteurs, notamment pour l’accès aux marchés de Dakar et l’utilisation industrielle.
  •  Secteur porteur : Le maraîchage, dont fait partie la tomate, est considéré comme un secteur potentiellement très rentable au Sénégal.